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Protéger les emplois délocalisables

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L'augmentation du taux de TVA applicable à certains services à la personne est entrée en vigueur au début du mois. Les « petits travaux de jardinage » réalisés dans ce cadre sont donc désormais facturés avec un taux de TVA de 19,6 %. Ce n'est que dans quelques mois que l'on connaîtra la portée de cette décision, mais on peut imaginer qu'elle freinera la clientèle et encouragera le travail au noir. Même si, en dernière minute, le gouvernement a adouci la potion pour les consommateurs en remontant le plafond de dépenses éligibles à l'avantage fiscal (lire en p. 5)...

On peut toutefois d'ores et déjà constater que le lobbying des professionnels des services à la personne n'a pas fonctionné. Leur principal argument, l'emploi, devrait pourtant avoir une portée toute particulière, alors que le chômage bat tous les records. Leur autre argument de poids, la création d'emplois non délocalisables, n'a pas non plus trouvé un écho suffisant chez les politiques.

Mais ce dernier argument est trop fragile. Dans une économie ouverte, il semble plus logique de réaliser des efforts de compétitivité vers les secteurs soumis à la concurrence internationale plutôt que vers des secteurs protégés. La restauration fait d'ailleurs quelque peu jurisprudence en la matière : son lobbying lui a permis d'obtenir une TVA à prix réduit, pour finalement n'offrir au consommateur qu'un bénéfice jugé mince, tout en creusant le budget de l'État... Vu sous cet angle, la production horticole, fortement soumise aux importations, aurait plus de légitimité à être protégée que les emplois de service. Mais le fait que les augmentations d'impôts, TVA ou autre, profite à la compétitivité des entreprises reste aujourd'hui à prouver...

PAR PASCAL FAYOLLE

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